S.E.M. Igor MARTYNOV, Ambassadeur de la Fédération de Russie au Burkina Faso, nous a accordé une interview en marge de la célébration de la Fête nationale de la Russie.
Question: Votre Excellence, bonjour ! Le 12 juin, votre pays célèbre la Journée de la Russie. Quelle est la signification de cette Fête nationale ?
Réponse: La Journée de la Russie, notre Fête nationale, symbolise l’indissociabilité de milliers d’années d’histoire, la grandeur et la gloire de la Patrie, affirme l’unité de notre peuple multinational et notre attachement à notre terre natale.
En ce jour, nous rendons hommage à notre Patrie, un pays au patrimoine unique. Un pays qui a réuni de nombreux groupes ethniques, territoires et cultures uniques sur un vaste territoire. Des sentiments aussi poignants sont difficiles à exprimer par des mots, mais ils sont compréhensibles et proches de chacun d’entre nous. En ces temps difficiles pour la Russie, ils unissent encore plus fermement nos citoyens.
Le patriotisme et la responsabilité du destin de la Patrie nous ont été légués par nos ancêtres, qui ont accompli des travaux et des victoires militaires vraiment extraordinaires. Aujourd’hui, nous sommes particulièrement conscients de ce que signifient leurs réalisations, leur cohésion inébranlable et leur ferme détermination à œuvrer pour le bien commun et la prospérité de la Russie.
Question: Quelle place la Russie occupe-t-elle aujourd’hui dans la dimension mondiale ? Quelles sont ses priorités en matière de politique étrangère ?
Réponse: La Russie a été et est toujours un acteur majeur et responsable sur la scène internationale. À l’heure actuelle, le monde subit des changements radicaux et un processus objectif de formation d’un ordre mondial multipolaire équitable est en cours. Comme l’a déclaré à plusieurs reprises S.E.M. Vladimir POUTINE, Président de la Fédération de Russie, la Russie, de concert avec les pays de la majorité mondiale, déploie des efforts dans ce sens sur la base des principes d’égalité des droits, de sécurité égale et indivisible et de prise en compte des intérêts nationaux, dans le respect de la diversité culturelle et civilisationnelle.
La politique étrangère russe n’a jamais été dirigée contre les intérêts de quiconque. Elle est ouverte, prévisible et indépendante. Notre pays favorise constamment la création de conditions confortables pour le développement de tous les Etats et de tous les peuples. La lutte contre le terrorisme international et les manifestations de néocolonialisme en Afrique restent parmi nos priorités.
Aujourd’hui, la Russie est contrainte non seulement de défendre la vie des habitants russophones du Donbas, terrorisés par le régime criminel de Kiev au cours des dix dernières années, mais aussi de défendre son statut d’Etat. Nos détracteurs occidentaux spéculent ouvertement sur des plans visant à semer la division dans la société russe, à changer le gouvernement, à diviser et à isoler la Russie. Cependant, la tentative d’isoler la Russie au niveau international a échoué. Dans le monde entier, de nombreuses personnes partageant les mêmes idées s’efforcent de mener une politique indépendante qui réponde aux intérêts nationaux.
Cette année, le monde entier célèbre le 80e anniversaire de la création des Nations Unies. Notre pays a été à l’origine de la création de cette organisation universelle et continue à contribuer au renforcement du système des Nations Unies et à l’amélioration de son rôle dans les affaires mondiales. Nous considérons qu’il est inadmissible de s’écarter des principes des Nations Unies et de les remplacer par des « règles » inventées par les pays occidentaux.
Question: Comment évaluez-vous l’état actuel des relations russo– burkinabè?
Réponse: Malgré la situation internationale difficile, les relations entre nos pays se développent rapidement. Au cours d’une année d’activité intense de l’Ambassade de Russie à Ouagadougou, S.E. le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, Président du Faso, Chef de l’Etat s’est rendu à Moscou à l’occasion du 80ème anniversaire de la Victoire de la Grande Guerre Patriotique et a eu une rencontre fructueuse avec S.E.M. Vladimir POUTINE, Président de la Fédération de Russie. S.E.M. Apollinaire Joachim Kyélem de TAMBÈLA, Premier Ministre du Burkina Faso, a visité la Russie à la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires. L’année passée les visites de travail à Ouagadougou de S.E.M. Sergueï LAVROV, Ministre des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie, et de S.E.M. Alexander NOVAK, Vice-premier ministre de la Fédération de Russie, ont été couronnées du succès. La Première conférence ministérielle du Forum Russie-Afrique à Sotchi et les consultations des Ministres des Affaires Etrangères de la Confédération des Etats du Sahel à Moscou ont vu également la participation de S.E.M. Karamoko Jean Marie TRAORE, Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Régionale et des Burkinabè de l’Extérieurdu Burkina Faso.
Je tiens à souligner que nous apprécions grandement la bonne volonté des Autorités Burkinabè à notre égard et leur empressement à coopérer dans tout le spectre des relations bilatérales. Notre coopération commerciale et économique se renforce et nous menons un dialogue actif sur la mise en œuvre de projets communs au Burkina Faso dans de nombreux secteurs de l’économie.
Nous accordons également une importance prioritaire à l’aide humanitaire au Burkina Faso. L’année dernière, nous avons envoyé gratuitement 25 000 tonnes de blé au Burkina Faso. En 2025, une importante cargaison d’autres denrées alimentaires arrivera à Ouagadougou.
La formation des ressources humaines nationales fait l’objet d’une collaboration active. En 2024-2025, le quota de bourses d’Etat russes pour les citoyens burkinabè a été plus que doublé. Cette année, nous sommes prêts à accueillir 27 étudiants supplémentaires de votre pays aux frais du budget fédéral. Au total, quelque 3 500 Burkinabè ont été formés ici.
Question: Vous avez évoqué la rencontre entre S.E.M. Vladimir POUTINE, Président de la Fédération de Russie, et S.E. le Capitaine Ibrahim TRAORE, Président du Faso, Chef de l’Etat, à Moscou, au cours de laquelle notre dirigeant a participé aux célébrations de la Victoire sur le nazisme. Voyez-vous un symbole dans cette visite?
Réponse: Oui, la présence de S.E. le Capitaine Ibrahim TRAORE en Russie lors du Jour de la Victoire est symbolique. Je voudrais rappeler que le Burkina Faso a apporté sa contribution à la victoire sur l’Allemagne nazie. Environ 30 000 Burkinabè ont combattu avec courage et succès dans le cadre de la coalition anti-hitlérienne contre les Allemands.
Aujourd’hui, nous sommes unis par l’objectif commun de combattre le terrorisme et l’extrémisme. Moscou est prête à continuer à soutenir Ouagadougou dans le rétablissement de la loi et de l’ordre constitutionnel et à fournir une assistance pour détruire les terroristes opérant dans certaines régions du Burkina Faso.
Question: Quelles sont les perspectives de développement de la coopération bilatérale ?
Réponse: Les perspectives de développement des relations entre la Russie et le Burkina sont très impressionnantes. Bien que le volume des échanges commerciaux soit encore très modeste, il a tendance à augmenter progressivement.
Nous travaillons à la mise en place d’une commission intergouvernementale, dont les activités deviendront un puissant catalyseur pour la mise en œuvre de projets communs. Nous espérons un démarrage rapide de la construction de centrales thermiques et nucléaires dans le cadre du plan de réforme globale du secteur énergétique du Burkina Faso.
Il existe un grand potentiel de coopération dans les domaines de l’agriculture, des soins de santé, de l’éducation et de la formation de spécialistes qualifiés, des échanges interuniversitaires, scientifiques et techniques.
La coordination avec le Burkina Faso sur la scène internationale s’intensifie, notamment dans le cadre des Nations Unies et d’autres organisations internationales.
J’espère que nos pays poursuivront leur développement dynamique et l’approfondissement d’une coopération mutuellement bénéfique, et que l’amitié entre les peuples russe et burkinabè ne fera que se renforcer.
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