Burkina Faso: La désinformation, un nouveau danger pour la stabilité des institutions, alerte l’ABB au cours d’un panel

L’Association des Blogueurs du Burkina (ABB) a organisé le 30 juillet 2024 un panel à Ouagadougou sur la thématique « Désinformation et stabilité des institutions ». L’initiative vise à sensibiliser le public sur les répercussions de la désinformation sur les structures démocratiques du pays. Deux experts, Ange Gabriel Kambou et Moussa Sawadogo, ont animé une discussion enrichissante, captivant l’audience pendant deux heures.

Moussa Sawadogo, journaliste formateur, a axé sa communication en posant la question : « En quoi la désinformation peut-elle déstabiliser un pays ? » Selon lui, l’information est essentielle dans un État démocratique. Les régimes autoritaires considèrent les journalistes et la presse libre comme des ennemis. Il déplore la banalisation de la désinformation, qu’il qualifie de menace insidieuse contre la démocratie. En effet, environ 5,5 milliards de personnes vivent sous des régimes autocratiques, représentant près de 72 % de la population mondiale. Cette situation souligne l’importance de la vigilance face aux fausses informations qui peuvent miner la démocratie. Monsieur Sawadogo appelle à une responsabilité collective pour contrer cette menace. Il insiste sur la nécessité de cultiver l’esprit critique et la tolérance. Pour lui, l’éducation aux médias doit débuter dès l’école primaire afin d’éclairer les citoyens sur la consommation d’informations.

Cette approche préventive est essentielle pour renforcer la résilience des institutions démocratiques face à la désinformation.

Ange Gabriel Kambou, président de l’ABB, a quant à lui abordé l’autre sous-thème : « Quelle initiative pour lutter contre la désinformation ? » Il souligne que l’éducation et la sensibilisation aux réseaux sociaux sont primordiales. « Nous avons besoin d’assainir l’espace numérique dans notre pays », déclare-t-il. Kambou propose également l’instauration de lois pour punir la diffusion de fausses informations, rappelant que la quête d’informations plaisantes ne doit pas conduire à la désinformation. Pour renforcer cette lutte, il suggère la création de groupes de vigilance citoyenne chargés d’éduquer et de former le public contre les fausses informations. De plus, une collaboration avec les grandes entreprises technologiques (GAFAM) pourrait aider à désactiver les comptes diffusant des informations trompeuses, souvent basées à l’extérieur des pays.

Le panel organisé par l’ABB a mis en lumière l’urgence d’une action collective pour préserver la démocratie au Burkina Faso et la désinformation, loin d’être un phénomène anodin, représente une menace sérieuse pour la stabilité des institutions.

www.eclairinfo.net

Alain YAMEOGO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights